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Le FLOG

C'est l'espace de publication des carnets de voyage des explorateurs de controverses scientifiques. Ils se sont courageusement confrontés à la complexité d'une question scientifique controversée, vous pouvez ici découvrir leur travail. Vous pouvez aussi explorer une controverse !

Et maintenant que faire ?

Auteurs de la synthèse : Anouck, clairette, jeanne

Continuer à explorer la compensation carbone

ou trouver les meilleurs moyens pour réduire nos émissions ?

Ce que l’on propose ici c’est de livrer les axes d’exploration/réflexion qu’il nous semble nécessaire ou du moins intéressant de développer et d’approfondir pour devenir des citoyens avertis et nous aider à changer nos habitudes et modes de vie, le tout bien sur en faveur d’une réduction de notre empreinte écologique. Pour ce faire, nous nous sommes basées sur nos sentiments et impressions personnelles mais également sur le contenu de la discussion qui a fait suite à la valorisation publique du SEC le 16 septembre 2008.

Sommaire

1) Notre sentiment général sur l’efficacité de la compensation carbone et les mécanismes de compensation mis en place ?

2) Nécessité de développer l’information auprès du grand public pour lui faire prendre conscience des enjeux de ses choix : ne rien faire, compenser, réduire.

3) La compensation volontaire : Efficace pour réduire les émissions ou arnaque ?

4) Une évidente URGENCE : Nous devons changer réduire nos émissions ! Mais faut-il réduire directement individuellement et collectivement nos émissions ou bien passer par un tiers via la compensation carbone ?

5) Quelles pourraient être les actions des instances décisionnelles locales pour promouvoir ce changement ?

6) Et si la suite de ce SEC était de proposer dix gestes simples pour réduire nos émissions de CO2 ?

1) Notre sentiment général sur l’efficacité de la compensation carbone et les mécanismes de compensation mis en place ?

Quand on parle de la compensation carbone, il faut discerner le cadre obligatoire de l’acte volontaire. Bien qu’ils soient liés par la possibilité de financer des projets communs (MDP), leur degrés d’encadrement est très différent. En effet, si la compensation ogligatoire est relativement bien encadrée avec le protocole de Kyoto et les directives d’application des pays signataires, la compensation volontaire n’est régie aucune réglementation, seule une charte de bonne pratiques éditée par l’ADEME existe, du moins en France. Dans le protocole de Kyoto, deux secteurs (aviation civile et transports maritimes) forts émetteurs de CO2 avaient été exclus pour cause de difficultés pratiques. Mais les choses avancent : Il a été décidé récemment qu’en 2011, les transports aériens et maritimes vont entrer dans le marché de la compensation obligatoire. Comme quoi les soi-disant difficultés de mise en œuvre ayant écarté ces secteurs lors des précédents accords ont été contournés. C’est donc bien avant tout une question de volonté politique !!!!

Dans le contexte de l’acte volontaire, comme vous pourrez le lire dans la seconde synthèse, les choses sont moins encadrées, le flou est en effet bien plus grand. A titre d’exemple, une personne choisissant de compenser ses émissions peut financer un projet type MDP issus du marché obligatoire. Les critères d’évaluation de ces projets sont fortement critiqués ( voir la synthèse Claire) ce qui ajoute encore plus de discrédit à la compensation volontaire.

2- Nécessité de développer l’information auprès du grand public pour lui faire prendre conscience des enjeux de ses choix : ne rien faire, compenser, réduire.

Lors de nos recherches, nous avons eu bien du mal à trouver en ligne des travaux scientifiques sur les aspects et enjeux sociaux de la compensation carbone. De plus, nous n’avons trouvé que très peu d’avis de la population sur la toile(forums, blogs). C’est pourtant le reflet d’excellence pour mesurer l’intérêt des citoyens pour un sujet donné. Sur les quelques forums visités, nous avons plutôt lu des « Où et comment compenser ? Quel organisme de service choisir » que de réelles questions sur le fond. Malgré le matraquage médiatique qui entoure le sujet, les gens sont-ils si bien informés que cela ? En effet si le terme de compensation est à la mode (médias, internet et agenda 21), il nous semble qu’elle est peu, voire, pas connue/comprise du grand public. Pour preuve, nous avons réalisé dans un train entre Rennes et Strasbourg un petit sondage : peu de gens savent ce qui se cache derrière la compensation carbone. Souvent, le particulier ne voit pas pourquoi lui, qui produit si peu par rapport à des grands groupes, devrait faire un effort alors que les principaux pollueurs sont "tranquilles". Permettre à tout à chacun de comprendre ce que les industriels sont obligés de faire dans le cadre du protocole de Kyoto,(respect des quotas, amendes, mise en conformité) peut être un outil de communication fort et incitatif. Un autre argument en faveur d’une communication adaptée vers le grand public est le suivant : puisque la compensation carbone est si peu comprise, pourquoi les gestes indispensables à la réduction de nos émissions seraient-ils mieux intégrés ? Il y a donc urgence à trouver les moyens de mieux informer les citoyens.

3) La compensation volontaire : Efficace pour réduire les émissions ou arnaque ?

La compensation volontaire paraît toujours être quelque chose de flou, non réglementé alors qu’il s’agit d’un bien de consommation. Les organismes proposant l’achat de crédits carbone sont le plus souvent les compagnies aériennes, les magasins, les entreprises mettant en œuvre des projets de compensation/réduction, c’est donc du commerce pur ! HYPERLINK "http://www.toogezer.com/?p=823" http://www.toogezer.com/?p=823 : réflexion de trois personnes pour ou contre la compensation carbone. Ils y soulignent ce que l’on pressent depuis le début de cette exploration : les limites de la compensation carbone volontaire sont dans la tête de beaucoup de personnes. Pour lutter contre le réchauffement, nous devrions tous réduire nos émissions et non payer pour avoir le droit d’en émettre plus ! Ils soulignent (surtout le second groupe d’intervenants) le besoin évident d’encadrement, la charte de l’ADEME seule n’est pas assez efficace !

Comme le faisait remarquer François Turk dans sa thèse (lien), la compensation volontaire devrait être mise en avant comme un plus, lorsque l’on a fait l’effort de changer son mode de vie pour réduire au maximum ses propres émissions. Même si tous les organismes du marché volontaire mentionnent la réduction comme premier moyen d’action, ils proposent une solution facile : payer à la place de faire des efforts pour réduire ses émissions. Par exemple, une compagnie aérienne n’a pas intérêt à inciter ses clients à renoncer à un vol donc leur propose de compenser et de voyager la conscience tranquille.

En ce moment, la mode est de calculer "son" bilan carbone et de compenser en totalité ses émissions pour se dire "neutre en carbone". Réaliser "son" bilan carbone (activités, modes de déplacement, etc..) est sans aucun doute un bienfait de la compensation carbone et des questions qui s’y rattachent. Mais, la suite logique de ce calcul devrait être une réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour réduire les émissions et non pas un simple achat de crédits/bonne conscience. Le but final pour une action durable est d’améliorer son bilan carbone en réduisant effectivement et réellement ses émissions.

Si l’État veut devenir incitateur de changement de pratique, il se doit d’encourager et de mettre en avant ceux qui œuvrent pour limiter leur émissions !!! Une telle démarche parait plus en adéquation avec le DD que de se limiter au principe « pollueur, payeur ».

Heureusement, individuellement, certains commencent à réfléchir dans ce sens. Ainsi, le groupe TRIO a engagé dans le cadre de sa dernière tournée une vaste opération pour déterminer son bilan carbone. Leur but est de limiter au maximum les émissions sur lesquelles ils peuvent agir seuls et de fournir des préconisations aux villes d’accueil pour améliorer le bilan carbone des manifestations. Ce qui est intéressant dans cet exemple, c’est que la réflexion semble globale : Il ne s’agit pas seulement de payer pour compenser les émissions carbone de la tournée , mais aussi de trouver les améliorations a apporter pour que la prochaine tournée soit le moins émettrice de CO2 possible.

Un dérapage possible de la compensation carbone est la notion de neutralité carbone : des organisations, des groupes industriels, et même des petits états se disent neutres carbone s’ils ont compenser la totalité de leurs émissions HYPERLINK "http://www.toogezer.com/?p=823" http://www.toogezer.com/?p=823. « Q = Est-il honnête de parler de neutralité carbone ? J-P.M : Pas pour moi. Neutralité, ça veut dire que j’ai réparé mon dommage et que je n’ai pas d’impact sur le climat. Or, c’est faux, parce qu’on n’a pas de garantie que la compensation est bien réelle. Et deuxièmement avec ce genre de discours, on n’incite pas à changer de comportement."

4) Une évidente URGENCE : Nous devons changer réduire nos émissions ! Mais faut-il réduire directement individuellement et collectivement nos émissions ou bien passer par un tiers via la compensation carbone ?

La question principale soulevée au cours de notre exploration, et présente dans les débats lors de la valorisation publique est la suivante : "D’accord, la compensation carbone dans son état actuel n’est pas satisfaisante pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Alors que faire ? » Changer nos modes de vie ? Sur ce point tout le monde est d’accord : cela prend du temps et c’est très difficile pour bon nombre de personnes. En effet, cette démarche suppose des concessions sur notre mode de vie et de consommation surtout. Alors en attendant que l’on soit prêt pour ces changements de mentalité, que peut-on faire car tout de même il y a urgence ?! Faut-il mieux compenser que de ne rien faire ? De petites actions simples, qui au final ne coûtent pas beaucoup sur le plan financier, ni sur le plan du confort seraient à promouvoir. Sur ce point il nous parait important que l’Etat / les régions / départements réfléchissent et adaptent leurs propositions aux différentes pistes qui peuvent contribuer ensemble à une diminution de nos émissions (modification des modalités de chauffage des bâtiments publics ou accueillant le public, amélioration des transports alternatifs, approvisionnement des restaurants scolaires et collectifs….). Et maintenant un petit exercice : si demain je "dois" me déplacer en avion pour mon plaisir je fais quoi pour compenser mon voyage ? Au quotidien à la maison même si je n’ai pas les moyens de choisir un mode de chauffage moins énergivore je peux décider de chauffer moins. J’éteins les lumières. Je mange local et de saison, je composte (enfin ça je devrais !!!) … ce que l’on voit partout dans les guides de l’Ademe quoi !!! Lors de mes autres voyages (je privilégie le train à la voiture à l’avion autant que faire ce peut). Je vais chercher ma baguette à pied… Mais il faudrait combien d’années de ces petits gestes quotidiens pour compenser un seul voyage en avion ?

5) Quelles pourraient être les actions des instances décisionnelles locales pour promouvoir ce changement ? La réduction de émissions de CO2 est imposée aux industries grosses émettrices de CO2, qui si elles n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs de réductions doivent obligatoirement faire appel mécanismes de la compensation carbone institutionnelle.

Pour les particuliers, il n’y a aucun objectif de réduction à atteindre, aucune contrainte, et c’est volontairement que l’on peut choisir de compenser ses émissions. Les objectifs politiques de réduction des émissions de CO2 sont ambitieux et bien loin d’être atteints. Ne faudrait il pas également inventer des mesures pour inciter des efforts individuels et promouvoir les changements de mentalités ? Depuis quelques années, de nombreuses lois ont été votées afin de protéger l’environnement. Mais qu’en est-il des moyens mis en œuvre pour contrôler leurs applications et leurs respects par les entreprises et les particuliers ? Quel est au final leur impact réel sur le ralentissement/stabilisation du réchauffement ? Parmi ces mesures, est ce que les allégements fiscaux pour acquisition d’un système de chauffage plus écologique et l’aide à l’achat d’un nouveau véhicule émettant moins de CO2 … vont dans le même sens ? Le fait d’inciter les gens à s’équiper d’une nouvelle voiture, certes plus écolo, est-il en cohérence avec un monde où il faudrait plutôt développer les transports alternatifs moins gourmands en énergie ? On nous conseille de privilégier le train pour nos déplacements, mais il reste souvent plus cher que la voiture ? Et avec les compagnies lowcost, l’avion est souvent le moyen le moins cher pour voyager sur de moyennes distances. Aujourd’hui, une bonne conscience écologique ne suffit pas toujours face à la réalité économique. A l’échelle mondiale, ce qui ressort de la conférence de Poznan illustre aussi les problèmes des inégalités écologiques. En effet, les pays pauvres ont accusé les pays riches de ne pas les aider assez à faire face aux conséquences du dérèglement climatique comme les sécheresses, les inondations, les épidémies et la montée du niveau des mers. Dans ce contexte, l’un des acquis principaux de Poznan aura été la création d’un fonds pour aider les pays en développement à s’adapter aux conséquences des changements climatiques - par exemple en construisant des digues ou en mettant au point des semences plus résistantes aux sécheresses ou aux inondations. Mais ce fonds devrait permettre de recueillir moins de 80 millions de dollars - soit une fraction des dizaines de milliards nécessaires chaque année d’ici 2030, selon les Nations unies, pour aider le monde en développement à s’adapter à l’évolution du climat.

6) Conclusion : Peut être que le prolongement de notre premier SEC pourrait être la recherche de propositions à faire à nos dirigeants, à l’échelle locale (employeur, ville, département, région…) mais aussi nationale comme pour créer un agenda 21 cohérent … en accord avec la notion de développement durable : continuer à se développer en faisant en sorte que nos actions aient le moins d’effet néfaste pour les pays directement exposés aux conséquences du changement climatique et la vie des générations futures. Exploration de ce qui se fait dans les autres pays, UE.. Et aussi la part que pourrait représenter la somme des petites actions individuelles et de changements de comportements pour la réduction des émissions de CO2.

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